Légendes de l'Aède

Mythologie Bouddhiste


Une mythologie vivante : le Bouddhisme Tibétain


Dans les religions anciennes, aussi bien polythéistes qu’animistes, la connaissance de la communion réelle existante entre les personnes et leurs divinités à travers leurs rites et leurs textes est très peu décrite.
En général pour ce qui concerne ces religions, les actes dont la personne du commun a connaissance sont les actes de dévotions et d’offrandes aux dieux, accompagnés de souhaits, de vœux de guérisons ou de bien-être. C’est ce que l’on constate dans chaque temple indien et dans chaque aire sacrée animiste à travers le monde où la préoccupation est axée soit sur les prochaines pluies providentielles soit sur la guérison d’un proche.
Cela peut paraître très peu spirituel, mais ne jugeons pas les croyances polythéistes, si vous pénétrez dans n’importe quelle église monothéiste, catholique ou autres, jetez un coup d’œil sur les livres de prières des fidèles et vous constaterez les mêmes demandes, essentiellement liées à la conservation de la personne ou de ses proches. Il y a beaucoup d’orgueil à se référer à un dieu unique mais très abstrait, aussi, pour résoudre une problématique, mieux vaut prier ses saints plutôt qu’une entité sublimée.
Mais mon propos est de vous emmener à la recherche des liens profonds et initiatiques qui relient les femmes et les hommes à leur divinité. Comme les anciens Grecs, et leurs contemporains ont disparu, nous ne pouvons guère connaître les liens de relation ou d’initiation qu’ils entretenaient. Il existe certains écrits, mais ceux-ci ne laissent transparaître que peu d’émotion intérieure, et nous n’avons pas les détails des sensations et actes volontaires journaliers que ces « spirituels » exécutaient en union avec leurs dieux. Par conséquent, pour la plupart d’entre nous les actes reliant les hommes à leurs divinités sont essentiellement des actes de dévotions, de croyances émotionnelles et de relation de prières pour (dans le meilleur des cas) un retour bénéfique.


Dessin du prince Siddhartha dans la foret

En ce qui concerne l’Hindouisme, nous avons une vision dichotomique des choses :
soit ce sont des actes de dévotions, des actes religieux avec beaucoup de désirs relationnels,
soit, c'est l'autre coté: celle d'une spiritualité intérieure, uniquement orienté vers l’aspiration à se fondre dans la divinité.
Nous savons que ce n’est pas aussi simple que cela, les textes sacrés, les légendes, les épopées peuvent aussi bien être pris au sens premier - une éthique de vie, ou - être étudié en profondeur et découvrir leurs sens initiatique intérieur.
De grand spirituels comme Shri Aurobindo ou Vimala Thakar nous ont fait pénétrer dans le sens intime de la Bhagavad Gita, un texte vraiment magnifique, mais en ce qui concerne l’utilisation de textes mythologiques, dont, à première vue l’utilisation est purement dévotionnelle, que pouvons nous en apprendre ?
Clairement ma question est : de quelle façon un initié, un prêtre ou simplement un homme ou une femme aspirant profondément à une communion avec son ou ses dieux pouvaient se relier, dans les temps anciens ?
Ou autrement :
De quelles manières les aspirants à l’Esprit pouvaient-il se servir de ces divinités et des structures hiérarchiques des divinités ?


Dessin de la roue de la vie détail

J’ai découvert ces mois passés la spiritualité Bouddhiste Tibétaine ; sa spécificité, pourrait-on dire, est qu’elle se sert de divinités dans le cadre de ses pratiques et rituels. Peut-être pouvons nous percevoir, même fugacement, à l’aide de cette science, une autre facette des relations aux divinités, et ainsi élargir nos conceptions quant aux rapports des anciens avec leurs dieux.
Dans la religion Bouddhiste Tibétaine, les rites journaliers impliquent des relations précises et codifiées entre les disciples et les divinités, ces « pratiques » sont amplement détaillées et expliquées, grâce aux nombreux écrits des maîtres successifs inscrits dans les lignées venant du Bouddha Sakyamuni.
Nous allons suivre ce fil…
Mais d’abord, il est nécessaire de poser les bases et règles du Bouddhisme, car toutes les philosophies et actions spirituelles sont nées et pratiquées en fonction du milieu géographique, culturel et humain.


Le Bouddha, Gautama Siddhartha naquit il y a 2600 ans à Kapilavastu au Népal. Après avoir obtenu l'Eveil, le Bouddha prêcha son premier sermon dit : Des Quatre Nobles Vérités.
Voici ce prêche :
En premier est : la noble vérité de la souffrance qui est la souffrance liée à cette existence ( maladie, vieillesse, mort – perte - changement, conditions d’existence)
En second : l’apparition ou l’origine de la souffrance ( la soif des plaisirs et des sens.)
En troisième : la cessation de la souffrance ( l’abandon du désir et de l’attachement )
En quatre : le sentier qui conduit à la cessation de la souffrance, la voie du milieu, ou le chemin octuple défini en : La compréhension juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, le moyen d’existence juste, l’effort juste, l’attention juste, et la concentration juste.
Ce premier sermon devint le fondement de la Pensée bouddhique.
(Cette philosophie spirituelle ne naît pas sur un sol nu… les Védas sont enseignées depuis déjà plusieurs millénaires. Parmi ces textes le Rig-Véda, ainsi que les Upanishads, ont apporté aux hommes une certaine connaissance de l’illusion des désirs humains et partant de là : la recherche de la vacuité, nécessaire espace libre pour la voix/e du divin)

Plus tard vers le 6eme siècle de notre ère, naissent différentes écoles bouddhiques.
L’école Hinayana a pour but la libération personnelle du Samsara (cycle des existences), en mettant en avant :
l'observance d'une éthique qui évite tout ce qui peut nuire à autrui, et les efforts pour se détacher de l'identification à un « moi », source première de la souffrance.
L’école Mahayana a pour but le plein éveil, l’état de bouddha où non seulement on est libéré, mais où l’on a développé les capacités d’aider les autres êtres (à se libérer)..
- à l'observance de l'éthique qui évite de nuire, il ajoute la volonté de mettre tout en œuvre pour accomplir le bien d'autrui.
- à la compréhension de la vacuité du sujet, il ajoute la compréhension de la vacuité de l'objet ou "non-soi des phénomènes".
L’école Vajrayana, garde les fondements des deux précédentes écoles, avec la perspective que l’on a déjà la nature de bouddha en nous, et donc : qu’il n’y a rien à fabriquer, et pas réellement de chemin de transformation.
Le Vajrayana mouvement prédominant au Tibet, considère que tout est fondamentalement pur. L'état d'être ordinaire n'est que la non-réalisation de cette pureté. Lorsque l'esprit est impur, toutes les apparences sont le Samsara; lorsqu'il est pur, elles sont le Nirvana.
Les méthodes du Vajrayana proposent d'opérer la transformation (transmutation diraient les anciens alchimistes) de l'impur en pur. C’est particulièrement dans le Vajrayana que nous trouverons décrites les pratiques liées aux divinités, qui nous intéressent ici…


mandala du temple du Bost

Le Vajrayana se base sur des yidams (divinités), qui représentent (notez le bien) des facettes de l’esprit éveillé.
Pour pratiquer un yidam, il faut en avoir reçu l’initiation par un maître qualifié. On visualise le yidam en récitant son mantra, et cela permet d’actualiser plus vite les qualités éveillées qui se trouvent en nous. On peut pratiquer, soit en visualisant le yidam extérieur à nous, soit en se visualisant en plus soi-même comme le yidam, mais cela suppose alors d’avoir une bonne connaissance de ce qu’est un yidam (à travers l‘étude des consciences ordinaires et éveillées, et de la nature de bouddha) et une bonne maîtrise de la méditation.
Ainsi à l’aide de ses pratiques qui sont à la fois une forme d’identification à la divinité et de conscientisation en soi et dans l’absolu de l’aspect premier, de l’essence de la divinité sur lequel l’attention est posée :
- le corps devient le corps pur du yidam, manifestation et vacuité indissociées;
- la parole devient le mantra, la parole pure, son et vacuité indissociées;
- l'esprit devient les cinq sagesses, l'esprit pur, intellection et vacuité indissociées.
Ceci peut paraître abscons… allons donc à la découverte des formes que ces pratiques méditatives peuvent prendre.
Dans la religion Tibétaine, chacun, laïc comme moine doit effectuer des pratiques quotidiennes de méditation dite « Chiné » que l’on peut traduire par : pacification mentale, suivi, après les vœux de refuge par la méditation « Laktong » : la vision pénétrante.
L'initiation du vase est une des premières initiations bouddhiste Tibétaines, elle introduit à l'essence divine des cinq agrégats ou composants de la totalité des aspects de l’univers et confère le pouvoir de réaliser-conscientiser la présence divine en chaque forme, sur la base d'une équivalence entre chaque agrégat et chaque Dhyani Bouddha...

Les cinq Agrégats sont les classifications de la totalité du monde Phénoménal qui est divisé en :
l’agrégat des formes,
l’agrégat des sensations,
l’agrégat des perceptions,
l’agrégat des formations (pensées et émotions, Désirs),
l’agrégat des consciences.
Les bouddhas Dhyani, aussi appelés Bouddhas transcendantaux sont :
Le Bouddha Vairocana, qui est lié à l’agrégat des formes,,,
Le Bouddha Ratnasambhava lié à l’agrégat des sensations,,,
Le Bouddha Amitabha lié à l’agrégat des perceptions,,,
Le Bouddha Amoghasiddhi lié à l’agrégat des pensées et émotions,,,
Le Bouddha Akshobhya lié à l’agrégat des consciences,,,
Ces Bouddhas transcendantaux lors de méditations, permettent de comprendre et de transformer les 5 Skandas qui sont :
- la corporéité - la perception - le concept d'action - la conscience - la connaissance.
Ce sont 5 aspects de la personnalité qui sont en rapport intime avec les 5 agrégats : formes, sensations, perceptions, pensées-émotions et consciences)....

 Vairocana

Le premier des 5 Bouddhas : Vairocana est l'incarnation de l'absolu, de l'omniscience, l'Ultime Vérité, placé au centre du Mandala, il a 4 visages et regarde dans les 4 directions. Il est en rapport avec la corporéité et la forme...


thanka du bouddha Ratnasambhava

Le bouddha Ratnasambhava, est le seigneur du sud, il symbolise la générosité et tient dans la main gauche le « Cintamani », le joyau qui exauce tout les vœux, et avec la main droite, Il fait le « mudra » du Don. Il entoure d'amour tous les êtres et symbolise tout ce qui a trait aux sensations et à la perception humaine.


dessin du Bouddha Amithaba

Amithaba est le seigneur rouge de l'ouest, son nom est : Lumière Infinie. Il symbolise la sagesse, la conscience intuitive et la miséricorde. Il est très important, car il est le créateur de la terre pure : Déwatchèn. Représenté en méditation sur un lotus, il est lié aux perceptions et au concept d'action.


Thanka du Bouddha Amogasiddhi

Amogasiddhi est le vert Bouddha du nord, il est la sagesse accomplissante. Son emblème est le double Vajra, symbolisant l'énergie qui ne connaît pas d’obstacle et ainsi va amener les êtres à « construire l’Eveil ». Il fait le geste de bénédiction qui signifie « ne craignez rien ». Il est lié à la conscience et à l'agrégat des pensées et émotions.


Thanka Tibétaine du bouddha Akshobhya

Akshobhya, le Bouddha de l'est, est l'éternel imperturbable, Il porte la couronne pentagonale, cela indique qu'il maîtrise toutes les lois, et prend la terre comme témoin avec la main droite. Le Vajra dans la main gauche indique l'indestructibilité de la Vrai Réalité... Vacuité-Conscience.


Ce processus de conscience méditative constitue "l'initiation du vase", dite aussi "initiation du corps" de la divinité. De la sorte, tous les composants psycho-physiques de la personne sont consacrés en tant que divinités et le disciple reçoit le pouvoir de se méditer sous la forme du corps de la divinité de l'initiation.
Arrêtons nous à cette pratique méditative…
L’attention du disciple est situé au milieu de deux mondes, le macrocosme et son propre microcosme. Un être mental mettrait en place sur un tableau, les corrélations existantes entre les 5 skandas et les 5 agrégats et pourrait élargir sa propre conscience et son ego. Il semble que ce n’est pas cela qui est proposé !
L’étude des agrégats est très importante dans le Vajrayana et tout disciple doit travailler à distinguer les différentes formes d’illusions et à saisir leurs essences profondes. Par l’attention à ses affects, émotions et désirs, le disciple peut voir la relation de ces deux mondes en lui-même. Enfin constatant l’impermanence ou l’irréalité des ses propre « skandas », et de leurs reflets dans le monde, le disciple est amené tout simplement à une perception intérieure de la racine des phénomènes…
L’identification aux Bouddhas transcendantaux doit permettre au disciple de prendre du recul face aux lois naturelles évidentes, et, petit à petit par une compréhension intérieure des bouddhas découvrir l’origine de l’essence même de ces manifestations. Mais laissons la place à un véritable Bouddhiste…


Photo du temple du Bost

Lors d'un enseignement donné au centre : Dhagpo Kagyu Ling, en Dordogne, Lama Guendune Rinpoché transmit quelques instructions qui permettent de mieux comprendre ce qu'on appelle la vision pure. « lorsqu'on s'engage dans des méditations telles que celles basées sur la pratique d'une divinité, l'attitude juste consiste à ne pas tomber dans une vision extrême qui saisit tout ce qui se manifeste comme étant réel, ni dans un autre extrême qui consiste à appliquer la vacuité à tout et à nier complètement toute forme de manifestation. On doit développer une autre conscience, qui est la vision correcte des choses et qui repose sur ce qu'on appelle la conscience de sagesse parfaitement pure ou la vision pure. Cette vision pure est la conscience que tout ce qui apparaît est pur en essence. On pratique ces méditations non pas pour réaliser un aspect, mais une totalité, celle-ci remplaçant une conscience impure et limitée par une conscience pure et intégrale. 
Lorsqu'on médite sur le corps d'une divinité, cela ne signifie pas qu'on remplace son propre corps par un autre corps, mais qu'on développe la conscience de tout ce qui est physique, de tout ce qui est manifestation, de toutes les formes comme étant formes pures. On fait la même chose en ce qui concerne la parole. La parole signifie le son, la vibration, et on remplace toutes les formes de consciences associées aux sons et aux vibrations impures comme manifestations ordinaires, par la conscience du mantra, la conscience que toute vibration est pure. On fait la même chose en ce qui concerne l'esprit, en remplaçant la saisie que l'on fait sur toutes les manifestations mentales comme étant un processus grossier et ordinaire de l'esprit, par la conscience du dharmakaya (1), c'est-à-dire la conscience que toute manifestation mentale est l'essence de sagesse. De cette manière, on établit sa conscience dans la dimension de pureté, ce qui fait que, lorsque cette pureté s'établit et se répand, il n'y a plus de place pour la perception impure, qu'il n'est donc pas nécessaire d'éliminer ou d'abandonner en tant que telle. Elle devient d'elle-même caduque par l'établissement de la conscience pure.
Cela signifie que l'aspect pur est l'aspect primordial présent depuis toujours : l'aspect originel. Cet aspect ne va pas, tout d'un coup, être créé comme un nouvel objet mais on va, au contraire, aider à le rendre évident, manifeste, parce qu'il est déjà là. C'est ce qu'on appelle la clarté propre de l'esprit, la radiance inhérente à l'esprit dans son état fondamental. »
(1) Le dharmakaya est l'esprit illuminé de tous les bouddhas, inconditionné et non formel, illimité, semblable à l'espace. C'est l'esprit primordial qui est réalisé, actualisé dans l'éveil.

il semble que l’orientation du disciple exclusivement tournée vers la figure existentielle d’un des Bouddhas transcendantaux ouvre en lui-même l’essence du Bouddha sur lequel s’appuie sa méditation. Les différentes facettes des skandas ou agrégats s’effacent devant la réalité de leurs propres origines. Cela ne doit pas être évident avec un mental occidental, qui est habitué depuis sa naissance à « appréhender » le monde. Ce terme est très représentatif de la manière dont nous avons l’habitude de percevoir notre vie quotidienne. Notre mental, notre attitude est axée sur le saisissement de la matière ; cette vie matérielle est réelle pour nous : nous la touchons, la sentons, tous nos sens nous persuadent de la réalité de ce monde et notre philosophie est que l’homme doit s’en emparer. Ce concept n’est pas commun à la philosophie orientale, où depuis des millénaires, la doctrine de la vacuité est diffusée sur le terreau de ce monde d’illusion.

Voici un autre texte puisé dans la littérature Bouddhiste :
Il n'est pas possible d'atteindre l'Eveil tant que nous considérons notre corps et le monde manifesté comme dotés d'une existence propre constituée des quatre éléments (terre, eau, feu, air), eux-même pourvus d'une existence matérielle véritable. Cette perception est fausse.
C'est pour cette raison que l'on médite sur le monde extérieur comme étant un champ pur, soi-même et les êtres, comme ayant le corps de la divinité. Rien de cela n'est alors conçu comme matériellement existant.

Et voici une autre approche de ces cinq Bouddhas que j’ai trouvé sur Internet :
La première des cinq sagesses est la sagesse du dharmadhatu, et est symbolisée par Vairocana.
C'est la sagesse de base, les quatre autres en étant des aspects particuliers. Le terme dharmadhatu est un terme difficile. Dhatu signifie « domaine », ou « royaume », ou « champ », et représente ici l'ensemble du cosmos. Dharma signifie ici « réalité », « vérité », l'« ultime ». Le dharmadhatu est donc l'univers considéré comme le domaine de manifestation de la réalité, ou l'univers conçu comme étant entièrement pénétré par la réalité. La sagesse du dharmadhatu est donc la connaissance directe de l'ensemble du cosmos comme n'étant pas différent de la réalité. Vous avez le cosmos et la réalité, l'un ne fait pas obstruction à l'autre. Vous voyez le cosmos, vous voyez la réalité. Vous voyez la Réalité, vous voyez le cosmos. Le cosmos est la réalité, la réalité est le cosmos.
Puis, en second, vient la sagesse-semblable-au-miroir, symbolisée par Akshobhya. Cette sagesse est comme un miroir car, tout comme un miroir reflète tous les objets, l'esprit Éveillé reflète tout : il voit tout, de tout il comprend la vraie nature. Si vous regardez dans les profondeurs de l'esprit Éveillé, vous voyez tout. Tous les objets du monde se reflètent dans les profondeurs de l'esprit Éveillé, mais l'esprit Éveillé n'est pas affecté par eux. Notre esprit, cependant, est très différent, il est une sorte de miroir, où tous les reflets s'y attachent. En fait non seulement ils s'attachent, mais ils se solidifient. En d'autres termes, dans l'esprit Éveillé il n'y a pas de réaction subjective, pas d'attachement subjectif ; il y a une objectivité pure et parfaite - tout comme un simple miroir réfléchissant tout ce qui existe.
La troisième des cinq sagesses est la sagesse de l'égalité ou de l'identité. Elle est symbolisée par Ratnasambhava. L'esprit Éveillé voit tout avec une objectivité complète. L'esprit Éveillé voit la même réalité dans tout, et a donc la même attitude envers tout. Il voit tout, mais en même temps il voit la Réalité commune de toutes choses, et a donc une attitude identique envers tout. L'esprit Éveillé a un esprit égal envers tout.
La quatrième des cinq sagesses est la sagesse toute-discriminante. Cette sagesse est symbolisée par Amitabha. Le miroir, nous l'avons vu, reflète également toutes les choses, mais en même temps ne confond ni ne rend flous leurs traits distinctifs : le miroir reflète les moindres détails. Ceci est très important. Ceci signifie que l'esprit Éveillé ne voit pas seulement l'unité des choses, ou seulement leur diversité, mais qu'il voit les deux à la fois. L'esprit Éveillé, en particulier sous cet aspect de la sagesse toute-discriminante, ne voit pas que l'unité des choses ; il voit aussi la différence entre les choses, leur caractère unique, et il les voit simultanément. Il ne réduit pas la pluralité à une unité, il ne réduit pas l'unité à une pluralité : il voit l'unité et la pluralité.
Cinquièmement, il y a la sagesse toute-accomplissante, symbolisée par Amoghasiddhi. L'esprit Éveillé se voue au bien-être de tous les êtres vivants.
Voici une approche de la méditation sur les 5 Bouddhas, plus abstraite. C’est aussi que son point de départ est l’Esprit Eveillé et le développement que cet Esprit empreinte tout naturellement. Ceci est le point d’arrivée pour un disciple du bouddhisme qui doit s’affranchir de ses conceptions matérialistes du monde des phénomènes, pour parvenir à retrouver l’essence véritable du mouvement, à renaître enfin. Pour un occidental, axer ainsi son attention petit à petit vers une ou des divinités, les visualiser, et percevoir leurs essences, sans que l’Ego s’en empare, est extraordinaire. Mais si le chemin est long, l’Eveil ne prend qu’un instant.

Est-ce que les anciens Grecs, les anciens égyptiens pratiquaient ce genre de méditation ???
Leur pensées et leurs mental devaient de toutes façons être différents du nôtre, il est fort possible qu’ils connaissaient ces pratiques, et que leurs mythologie était aussi complexe. A la page suivante nous continuerons ce voyage dans les rites Bouddhistes avec les figures de divinités les plus employées (en occident en tout cas) par la spiritualité Tibétaine.

L'Aède

Les textes viennent de la littérature Bouddhiste, puisés en particulier, dans les textes issue de la lignée Kagyu, je remercie le centre du KTT de Niort d’avoir mis à ma disposition de nombreux livres, dont les écrits du fondateur de cette école en France : Lama Guendune Rinpoché, qui m’ont permis de mieux « connaître » le sens de la méditation sur les divinités.
Le texte sur les cinq sagesses vient du site : http://www.centrebouddhisteparis.org
Bibliographie :
- Méditation progressive sur la vacuité d'après les enseignements de Khenpo T G Rinpoché / Kenpo T Gyamtso édition Dzambala,
- L'Ornement de la Libération" / Gampopa Seunam Rinchen – éd Padmakara (la « bible » du mouvement Kagyupa),
- les divers écrit de Chogyam Trungpa comme : Mandala, ou Shambala, etc, au éd du Seuil, et - Le livre du Bouddha - éd Binkey Kok,
- Bouddhisme ésotérique / Kalou Rimpotché - éd Claire Lumière,
- le message des Tibétains / Arnaud Desjardins - éd La Palatine,
- Milarepa - éd Fayard,
- La vie de Naropa – éd du Seuil (point sagesse),
- Tilopa : vie et chants - éd Yogi Ling,
- L’enseignement du Bouddha / Walpola Rahula - éd du Seuil.