Cendrillon en Asie du sud-est
Nous allons nous pencher dans cette étude sur une région d’Asie ou le conte-type 510A, notre "Cendrillon" a eu un grand succès et surtout un développement particulièrement intéressant.
Ces variantes ont interpellé plusieurs colons français étonnés de trouver en Extrême-Orient des formes très proches de la légende de Cendrillon.
Un personnage du XIXe siècle : Mr Landes A, a publié un ensemble d’articles intitulés : « Contes et légendes Annamites » et « Contes Tjames », à Saigon, en 1886 et 1887. Parmi ces légendes d’Indochine, deux histoires sont rattachées au conte-type 510.
Plus tard Adhémard Leclère, fasciné par ces variantes de « Cendrillon » a repris et édité trois versions de ce conte-type, transcrites de trois cultures différentes : celle du peuple Cham, celle des peuples de l’Annam et celle du peuple Khmer. Ces versions collectées de Cendrillon comportent ce que nous appelons la troisième phase. C’est cette dernière phase qui, à notre avis, donne tout son sens initiatique et spirituel à cette forme d’enseignement particulière au conte-type 510.
Dans cette page, nous allons vous présenter en premier la légende du peuple Anamite, mais il existe différentes variantes et un tableau vous présentera les phases de ces variantes d'Asie du sud-est. L’étude complète avec les légendes se trouve dans mon ouvrage : Trois légendes initiatiques, que vous pouvez acheter si vous le désirez.
Dans le livre d’Adhémard Leclère : « Cambodge, contes et légendes », aux éditions Librairie Emile Bouillon, 1895. Adhémard Leclère précise qu’il a retranscrit cette légende recueillie en Cochinchine par Mr Landes dans son ouvrage : « Excursions et reconnaissances de Saigon » en 1885.
Il est fort probable que le nom des jeunes filles ait été inversé dans cette légende, car Tâm dans la langue Viet signifie : soit « le buffle », soit « le cœur » ou « l’état d’âme », ou bien encore : « le centre », « la quintessence », « l’esprit́ ».
Une variante dans la collection « légendes et contes de tous les pays » aux éditions Gründ, dans le livre « Contes vietnamiens » atteste que le nom de l’héroïne ou Cendrillon est bien Tâm.
Con Tâm et Con Câm
« Un mari et sa femme avaient chacun une fille; la fille du mari s'appelait Câm, la fille de la femme s'appelait Tâm . Elles étaient de même taille et l'on ne savait qui était l'aînée, qui était la cadette. Leurs parents leur donnèrent à chacune un panier et les envoyèrent pêcher du poisson; celle qui en prendrait le plus serait l'aînée. Ce fut Câm qui en prit le plus. Tâm alors s'avisa d'un stratagème.
Elle dit à sa sœur d'aller cueillir une fleur de nénuphar de l'autre coté du fleuve ; pendant ce temps, elle mit tous les poissons dans son panier et s'en alla. Lorsque Câm revint, elle ne trouva plus ses poissons, sauf un « Lông mu ». Elle s'assit sur la place et se mit à pleurer. Un génie, ému de sa douleur, descendit du ciel et lui demanda ce qu'elle avait. elle lui raconta comment elle avait été trompée par sa sœur. Le génie voyant le « lông mu », ordonna à Câm de le garder et de le mettre dans un puits pour le nourrir. A chaque repas, elle devait lui donner â manger en l'appelant « Oh mû ! mû ! voici du riz blanc et du poisson frais et voici des restes de riz et de poisson, viens en manger »
Elle lui donna ainsi a manger quelque temps; mais un jour, pendant qu'elle gardait les buffles, Tâm, qui avait épié ses actions, vint au puits et appela le poisson qu'elle fit cuire. Lorsque Câm revint des champs, elle ne le retrouva plus et se mit à pleurer. Le coq lui dit : donne-moi trois grains de riz, je te montrerai ses arêtes. Câm lui donna du riz, et le coq lui montra Ies arêtes que l'on avait jetées derrière la maison.
Câm les ramassa et pleura. Le génie lui apparut de nouveau, lui dit d'aller acheter quatre petits pots, pour y mettre ces arêtes, et de les enterrer aux quatre coins de son lit. Au bout de trois mois et dix jours, elle y trouverait tout ce qu'elle désirerait. Quant elle ouvrit les pots elle y trouva un habit, un pantalon et une paire de souliers. Elle alla les vêtir dans les champs, mais les souliers furent mouillés et elle les fit sécher. Un corbeau enleva un de ces souliers et alla le porter dans le palais du prince héritier. Le prince fit proclamer qu'il prendrait pour femme celle qui pourrait chausser ce soulier.
La marâtre ne permit pas à Câm de se rendre au palais pour essayer le soulier; elle y alla d'abord avec sa fille, mais sans succès. Câm, se plaignait et demande à tenter l'aventure â son tour. La marâtre mêla des haricots et du sésame, et lui dit que lorsqu'elle les aurait triés elle pourrait y aller. Le génie envoya une troupe de pigeons pour l'aider dans cette opération.
La marâtre permit enfin à Câm de se rendre au palais Là, elle essaya le soulier qui se trouva juste â son pied, et le fils du roi la prit pour femme.
Un jour, on lui fit dire de venir à la maison de son père qui était malade. Le père était couché et sa femme avait mis sur le lit des « oublies » (des crêpes sèches et fines) qu'il brisait en se retournant. La marâtre dit à Câm que ce bruit était produit par le froissement des os de son père, qu'il était accablé par la maladie et avait fantaisie tantôt d'une chose, tantôt d'une autre; pour le moment, il voulait de l'arec frais, et elle ordonna à Câm d'aller en cueillir sur l'arbre. Câm se dépouilla de ses vêtements de princesse et grimpa sur un aréquier. Mais Tâm coupa l'aréquier sur lequel elle était montée, de sorte qu Câm tomba et se tua.
Tâm revêtit les habits de Câm et alla se présenter à sa place au fils du roi, mais celui-ci ne voulait pas d'elle et regrettait toujours sa première femme.
Tâm avait lavé les habits de son mari et les mettait sécher, Câm, transformée en oiseau, se mit à crier: « lave proprement ces habits, fais les sécher sur une perche, ne les fais pas sécher sur une palissade pour les déchirer, ce sont les habits de mon mari ».
Le fils du roi dit à l’oiseau « si je suis ton mari, entre dans ma manche; si je ne suis pas ton mari, sors de ma manche. » L’oiseau entra dans la manche de l'habit du fils du roi; celui-ci prit l'oiseau et le nourrit; mais un jour qu'il était absent, Tâm s'en empara, le tua et le mangea. quand le fils du roi revint, il demanda où était l'oiseau. Tâm lui répondit : « Je suis enceinte, j'ai eu une envie et j'ai mangé l'oiseau. Le fils du roi lui demanda : « Puisque tu as mangé l'oiseau, où as-tu jeté ses plumes? » Elle lui répondit qu'elle les avait jetées derrière la palissade.
Le fils du roi alla en cet endroit et vit qu'il avait poussé une pousse de bambou fraîche et forte.
Un jour, pendant que le fils du roi était à la chasse, Tâm coupa la pousse de bambou, la fit cuire et la mangea. Elle jeta l'écorce et de cette écorce naquit un « thi » un arbre couleur de feu
Celui-ci portait un beau fruit. Tâm voulait le manger, mais elle ne put le cueillir, car il était trop haut.
Une vieille mendiante avait l'habitude de venir s'asseoir sous ce thi. Voyant ce beau fruit, elle en eut envie et dit « O thi ! puisse-t il se faire que ce fruit tombe dans la besace de la vieille et le fruit tomba dans la besace ; la vieille le rapporta chez elle et le mit dans un pot avec du riz. Pendant que la vieille était dehors à mendier, Câm sortait du fruit, faisait cuire du riz et nettoyait la maison. La vieille, étonnée de ce prodige, se cacha et la surprit.
Câm alors lui raconta son histoire, et la vieille la garda comme sa fille adoptive. Vint le jour anniversaire de la mort du mari de la mendiante. Celle-ci dit à Câm: « Je ne sais comment faire pour offrir le sacrifice, je n'ai pas d'argent. » Câm lui dit « Ma mère, ne vous inquiétez pas; lorsque viendra le terme, il y aura tout ce qu'il faudra. Pendant la nuit, elle éleva un autel et adressa ses vœux au génie qui l'avait protégée antérieurement. Celui-ci lui donna immédiatement tout ce qu'elle désirait.
Après l'offrande, Câm dit à la vieille d'aller inviter le fils du roi à venir prendre part à son festin. Le fils du roi se moqua de la vieille mendiante, lui demandant ce qu'elle avait de beau pour venir ainsi l'inviter. « Si vous voulez que je vienne, lui dit-il, tapissez-moi tout le chemin de soie brodée, couvrez la porte d'ornements d'or. »
La vieille alla rapporter à Câm ce que lui avait dit le fils du roi. Celle-ci répondit: « invitez-le a venir. Il sera fait comme il a dit. » Elle adressa ses vœux au génie qui tapissa le chemin de soie, et couvrit la porte d'ornements d'or.
Quand le fils du roi arriva dans la maison de la vieille, il vit une boite qui contenait des chiques de bétel parfaitement confectionnées. Il demanda il la vieille qui les avait faites. Celle-ci entra dans l'appartement intérieur et demanda à Câm ce qu'il fallait répondre. Câm ordonna de répondre qu'elle avait tait les chiques elle-même. Le fils du roi alors ordonna d'en faire une pour voir. Câm se transforma en mouche et se mit à voler autour de la vieille pour l'aider à faire la chique. Le fils du roi voyant cette mouche conclut que c'était elle qui donnait cette faculté à la vieille. Il la chassa donc d'un coup d'éventail et la vieille se trouva incapable d'aller plus avant.
Le fils du roi posa de nouvelles questions à la vieille, et celle-ci, effrayée, avoua la vérité et dit que c'était sa fille qui avait fait les chiques. Le fils du roi lui ordonna de faire venir sa fille, et il reconnut aussitôt Câm qui lui raconta toutes ses aventures.
Lorsque Tâm vit revenir sa sœur, elle feignit une grande joie. « Où avez-vous été depuis si longtemps, lui demanda-t-elle ? Comment faites-vous pour être si jolie ? Dites-le-moi que je fasse comme vous. » - Si vous voulez être aussi jolie que moi, lui répondit Cam, faites bouillir de l'eau et jetez-vous dedans ».
Tâm la crut, elle se jeta dans de l'eau bouillante et mourut. Câm fit saler sa chair et l'envoya à sa mère. Celle-ci crut que c'était du porc et se mit à en manger, quand elle eut fini, elle trouva la tête de Tâm et sut ainsi qu'elle était morte.
Reprenons les cinq thèmes du conte-type 510 :
Nous retrouvons bien dans ce récit les deux premiers thèmes...
1/ la désaffection du père
2/ l’héroïne persécutée. Le thème de l’aide magique se présente sous une forme différente de nos contes européens, adapté aux cultures des pays du sud–est asiatique.
Dans ces variantes, l’épisode de : l’aide magique avec ou sans le truchement d’une tierce personne appelée « l’arahan (un saint bouddhiste)», « le Puissant » ou « le génie » nous fait découvrir un mythème très particulier : un poisson.
Le personnage « divin » issu du monde bouddhique pour la variante Khmer, ou transformé en « génie » dans la variante Annamite est tout simplement une transposition de nos fées. Ces représentations personnifient la noblesse et la sagesse de ces cultures, elles figurent la magie ou l’intervention divine qui permet d’acquérir des pouvoirs extraordinaires et facilitent toutes les activités bénéfiques : du développement du poisson à l’aide octroyée à la jeune fille, dans la première phase du conte.
Attardons-nous sur le symbolisme du « poisson ».
Quelle est la signification de ce symbole pour ces peuples d’Asie du sud-est ?
Dans le « Dictionnaire des symboles » de J Chevalier et A Gheerbrant, nous trouvons à l’article « poisson » :
« On le sculptait à la base des monuments Khmers pour indiquer qu’il plongeait dans les eaux inférieures, dans le monde souterrain. Encore : Symbole des eaux, monture de Varuna, (dieu suprême du panthéon pré-védique), le poisson est associé à la naissance ou à la restauration cyclique. Il est à la fois sauveur et instrument de la Révélation. Le poisson est un avatâra de Vishnu qui sauve du déluge Manu, le législateur du présent cycle. Il lui remet ensuite les védas, c’est-à-dire l’ensemble de la science sacrée. »
Cela suffit à donner une idée de la représentation de ce symbole et de son importance pour des peuples qui ont été profondément influencés par la civilisation indienne.
Ainsi, jusqu’au bal et jusqu'à la rencontre avec le prince, les éléments participent bien du conte-type 510.
Nous trouvons un nouveau mythème : le poisson, qui n’existe pas dans les versions occidentales de ce conte-type, mais qui occupe la place de « déclencheur » au même titre que la rose dans l’archétype de « la belle et la bête ». Les épreuves que l’on retrouve dans d’autres conte-types, (conte-type 425, par exemple), sont présentes dans toutes les histoires d’Asie du sud-est, sauf dans la variante chinoise.
Pour le cinquième thème : la preuve qui augure le mariage, l’épisode du fameux soulier perdu dans la fuite de la version chinoise, est conforme aux variantes occidentales. Mais la séquence scénaristique du corbeau n’apparaît pas dans la version chinoise, alors qu’elle est présente dans les variantes d’Asie du sud-est.
Cet aspect nous met dans l’incertitude quant à l’antériorité et aux liens de la version chinoise avec ses sœurs du sud. Le déroulement de l’histoire de Yeh-hsien ne concorde pas exactement avec les variantes d’Asie du sud-est, alors que la trame et les thèmes sont très proches, ou pour le moins imprégnés de la même culture. En fait la variante chinoise est plus proche des légendes européennes de Cendrillon que de celles du sud de l’asie. Il semble qu’elle participe aux deux ensembles, ce qui est particulièrement intrigant, car la variante chinoise peut se lire comme si les deux formes : « Egyptiennes » et « Européennes » s’étaient mélangées.
Ainsi, la « Cendrillon » chinoise est épaulée par un personnage venu du ciel, comme dans nos versions occidentales, et elle perd sa sandale en fuyant le bal.
Dans la variante chinoise, le mythème du poisson est placé dans un contexte commun à tous les pays d’Asie du sud-est, (chez un peuple de pêcheurs,) mais cela s’arrête là.
Voici un tableau récapitulatif des phases essentielles des ces variantes :
Toutes les initiations et toutes les quêtes tirent leur origine dans une petite partie du cœur, et les symboles de ce vestige Divin prennent souvent l’aspect d’une rose ou lotus que porte une jeune fille fraîche et innocente, perdue dans ce monde matérialiste et égocentrique. C’est un thème qui est né vers le début de notre ère… Auparavant, le héros était porteur de symboles de persévérance, d’oubli de soi ou il se mettait en quatre pour aider les autres et partait en quête d’un remède, d’un objet magique pour un roi ou d’une belle jeune fille à sauver.
Au début de notre ère le schème initiatique devient différent, la quête vient directement de la jeune fille. C’est une autre forme adaptée à une nouvelle époque ou le déclic amenant la quête, vient d’une pulsion du cœur entraînant la conscience humaine.
Nous allons nous pencher maintenant, sur les différentes transformations de l’héroïne asiatique qui joue le même rôle que notre cendrillon (conte-type 510).
Voici la variante du peuple Cham rapportée par Adhémard Leclère, dont nous allons extraire l’épisode « mort et transformation ». Nous vous rappelons que vous pouvez lire l’étude complète avec toutes les légendes dans notre ouvrage « Trois légendes initiatiques ».
Cette légende à été publiée dans la « Revue des traditions populaires », en juin 1898. Le peuple Cham occupe une partie du Cambodge et du Vietnam…
La sandale d’or
« En ce temps là, il y avait deux jeunes filles nommées Hulek et Kjong; elles étaient, la propre fille et la fille adoptive d'une vieille femme……
Le lendemain, la mère envoya ses deux filles aux champs avec l'ordre de cueillir des noix de coco. Kjong et Hulek partent toutes les deux, mais tandis que Kjong monte sur un cocotier, Hulek avec un grand couteau s’empresse de couper l'arbre sur lequel est sa sœur, afin de la faire tomber. Kjong voyant ce que fait sa sœur, n'ose pas descendre par peur, mais, agilement elle saute sur un cocotier voisin. Voyant cela, Hulek attaque le cocotier sur lequel sa sœur s'est réfugiée. Mais Kjong saute sur un autre cocotier ; Hulek l'abat encore, Kjong sauta ainsi d'arbre en arbre jusqu'a un cocotier qui se trouvé au bord d'une mare. Kjong est isolée, Hulek abat le dernier arbre et Kjong tombe dans la mare et se noie. Mais la vie l'a à peine quittée qu'elle renaît sous la forme d'une tortue dorée.
Alors Hulek rentre à la maison et dit a sa mère que Kjong est tombée d'un cocotier et qu'elle s'est tuée.
Tant pis, dit la mère, mais puisqu'elle est morte, il convient que j'aille te présenter au roi, t'offrir à lui pour que, tu sois sa femme à la place de Kjong qui est morte.
La mère emmène Hulek au palais. Le roi, les voyant toutes les deux, dit :
-« Où est dame Kjong et pourquoi n'est-elle pas venue avec vous ? »
La vieille lui répond :
- « Je l’avais avec votre permission, O roi, emmenée à la maison, et vers le milieu de la nuit, elle a pris la fuite, depuis ce moment, je n'ai pas pu retrouver ses traces. Je l'ai cherchée toute la journée et je n'ai pu la retrouver. Maintenant j'ai peur que vous me reprochiez de l'avoir emmenée chez moi et vous amène ma propre fille afin qu'elle occupe la place de dame Kjong. Je vous prie de garder demoiselle Hulek comme votre épouse jusqu'à ce que je vous ramène dame Kjong. »
Le roi donna l'ordre de punir cette mère qui n’a pas su surveiller sa fille, mais la vieille est très effrayée, elle pleure et se lamente. Elle supplie et le roi lui fait grâce sous condition qu'elle va se mettre à la recherche de sa fille.
La mère rentre chez elle satisfaite…
Cependant le roi est très attristé. Un jour il appelle ses hommes et leur donne l’ordre de prendre des filets pour chercher des oiseaux et des poissons. Le roi arrive à la mare dans laquelle a péri la princesse. Le roi, à la vue de cette mare, se sent attiré vers elle. il sent la tristesse envahir son cœur, il voudrait pleurer mais il ne le peut et ses pensées se tournent vers dame Kjong. Ne pouvant plus s'éloigner de cette mare, il s'adresse au ministre qui l’accompagne et lui dit :
-« Je ne sais pourquoi, depuis que je suis devant cette mare, je suis tout triste et je ne puis plus m'en éloigner. Descendez donc dans cette mare et voyez ce qui peut ainsi m'attirer vers elle. »
Les soldats descendent dans la mare et trouvent la tortue d’or. Ils la prennent et viennent la présenter au roi. Celui-ci la voyant, des larmes coulent de ses yeux. Le roi donne l'ordre de construire un palais pour elle, un bassin doré. Un mois s'écoule et le roi à chaque instant, va voir la tortue dorée sans pouvoir chasser de son cœur, le chagrin qui l'emplit.
Alors dame Hulek voyant que le roi va souvent voir la tortue d’or, et en revient triste, s'inquiète à son tour. Un jour que le roi est parti pour la journée...
Dame Hulek va prendre la tortue dans son bassin, la tue et la mange.
En rentrant le roi va au bassin et n'y trouve plus sa tortue. II demande à tous ceux qui sont dans le palais ce qu'elle est devenue.
Dame Hulek lui dit :
- « c'est moi qui ai pris la tortue pour la manger.
Le roi lui dIt :
- « J'ai des chèvres, pourquoi puisque tu avais envie de viande, n'as-tu pas fait tuer l’une d'elles pour la manger.
Dame Hulek répondit :
- « J'ai eu envie de manger de la chair de tortue dorée, O roi, parce que je suis enceinte. »
Le roi entendant dame Hulek parler ainsi se dit qu’elle ment assurément car, il n'a encore jamais couché avec elle; c'est une femme méchante et menteuse.
Dame Hulek, ayant mangé la chair de la tortue dorée, avait fait jeter la carapace hors du palais. Cette carapace prit la forme d'un merle chanteur, et ce merle venait tous les jours, chanter, au sommet de la tour habitée par le roi. Il chantait si bien que les hommes, les femmes et les enfants se rassemblaient pour l'écouter. Le roi, entendant son joli chant, fit le souhait suivant : si dame Kjong a repris naissance sous la forme d'une tortue dorée et si, après la mort de cette tortue, elle a repris naissance sous la forme de ce merle chanteur, eh bien, que ce merle vienne se poser sur la paume de ma main.
Le merle chanteur, sachant quel souhait le roi venait de former, prit son vol et vint se poser sur la paume de sa main. Le roi l'emporta dans son palais, puis, faisant appeler un mandarin, il lui ordonna de faire construire une cage d'or pour y mettre le merle.
Sept jours. plus tard, le roi étant parti dans ses terres, dame Hulek, qui était restée au palais, prit le merle, le tua, le fit cuire et le mangea.
Quand le roi rentra, et qu’il ne vit plus le merle en sa cage, il demanda à dame Hulek :
« Qu'est devenu mon merle chanteur ? je ne le vois plus. »
Dame Hulek répondit :
-« Comme je faisais cuire mon dîner, un merle est venu s'abattre dans ma marmite toute pleine d'eau bouillante, et il est mort, ensuite, j'ai mangé sa chair. »
Le roi fut si ému de cette réponse qu'il ne put rien dire.
Quand dame Hulek eut mangé la chair du merle parleur, elle envoya jeter les plumes hors du palais, et ces plumes, se transformant, donnèrent naissance à des jeunes tiges de bambous.
Quelques jours plus tard, le roi vit ces jeunes tiges de bambous, s'approcha pour les voir, et il se dit à lui-même:
-« Jamais, il n'est poussé de bambous ici, près de mon palais, d'où viennent ceux-ci ? »
Dame Hulek, entendant parler ainsi le roi, remarqua que les bambous avaient poussé à l'endroit exact où les plumes du merle avaient été jetées. Quand le roi se fut éloigné, elle fit couper les tiges de bambous et les mangea.
Le lendemain, le roi ne vit plus les jeunes tiges de bambous qu'il avait regardées en passant et dit :
-« Qui a coupé les tiges de bambous qui étaient là, en cet endroit ? »
Dame Hulek répondit :
-« C'est moi, j'ignorais que vous vouliez les préserver ! »
Le roi ne dit rien.
Dame Hulek, cette fois, avait fait jeter à deux ou trois jours de marche, très loin du palais, les écorces des tiges de bambous. Ces écorces se transformèrent et donnèrent naissance à un arbre Pén.
L’arbre devint de suite très haut, et tous ceux qui passaient en cet endroit remarquaient sa beauté extraordinaire, mais observaient avec surprise, car ce n’est pas l’ordinaire pour cet arbre, qu'il n'avait pas un seul fruit.
A peu de temps de là, une vieille femme qui vendait des peignes à tisser, vint se reposer sous cet arbre et se prit à dire :
-« Comment se fait t-il que ce bel arbre n`ait pas un seul fruit ? »
Disant cela, elle se mit à chercher du regard entre les branches. Elle découvrit un seul fruit, mais bien rond, mûr et très beau.
- Ce fruit est très haut, pensa-t-elle : comment faire pour l'avoir ?
Comme elle achevait de penser ainsi, le fruit, se détachant de sa tige, tomba dans son panier. Elle eut l'intention de le manger, mais voyant qu'il était très beau, elle décida de le conserver, et prit la route de sa maison. Quand elle fut chez elle, elle le déposa dans une jarre, puis elle repartit vendre ses peignes comme à- l'ordinaire. Quand elle rentra chez elle pour déjeuner, elle trouva son repas tout préparé et sa maison balayée avec soin. Très surprise, elle dit :
-« Qui donc est venu préparer mon repas, et balayer ma maison ? »
Puis n’obtenant nulle réponse, elle se mit à manger. Son repas fini, elle repartit vendre ses peignes. La vieille rentra chez elle le soir, et, elle vit qu'on avait essuyé les moindres choses, et que son repas était préparé, elle pensa :
- Je n'ai ni sœur, ni frère, comment ce fait-il qu’on vienne balayer ma maison et préparer mon repas ?
Elle se mit à manger, puis son repas terminé, elle repartit dans la soirée vendre ses peignes à tisser.
Quand la vieille fut partie, dame Kjong sortit du fruit qu'elle habitait et arrangea des plats magnifiques sur un plateau.
A son retour, la vieille vit avec surprise ce qui avait été fait pendant son absence et se demanda si cela avait été fait par des dieux.
Deux jours plus tard, elle fit semblant de sortir et se cacha pour voir ce qui allait se passer chez elle. Un instant s'était à peine écoulé qu'elle vit une jeune fille qui, déjà, commençait à faire le ménage. Elle se demanda si cette jeune fille pourrait venir du fruit du Pén ?
Voulant s'en assurer, elle alla regarder dans la jarre et vit qu'il ne restait plus que l'écorce du fruit du Pén, elle prit cette écorce et la cacha, puis, allant tout près de la jeune fille qui ne l'avait point vue, elle toussa. Dame Kjong sursauta et s'élança vers la jarre afin de rentrer dans l'écorce du fruit Pén, mais, comme la vieille avait pris cette écorce et l'avait cachée, elle ne put y rentrer. Elle revint alors vers la vieille et se mit à la regarder en souriant. La vieille lui demanda :
-« habitez-vous l'écorce du fruit Pén ? »
Dame Kjong lui raconta ses aventures et toutes les transformations qu’elle avait vécues.
-« Maintenant, mère, allez inviter le roi à venir en votre maison. »
-« Je suis très pauvre, lui dit la vieille comment voulez-vous que je trouve quelque chose à offrir au roi ? »
Dame Kjong répondit :
- « Soyez sans inquiétude et faites ce que je vous dis, et revenez vite.
Alors, la vieille s'en alla au palais. Quand elle y fut, elle alla à la salle des audiences, y monta et fut s'asseoir devant le roi. Celui-ci, voyant que cette vieille était assise à l'endroit où vont s'asseoir ceux qui désirent lui parler, lui demanda :
-« D'ou venez-vous la vieille et que voulez-vous ? »
La vielle répondit :
-« O roi, aujourd'hui j'ai préparé un grand festin, je viens vous inviter à venir manger chez moi afin que vous soyez heureux en ma maison. »
Le roi ne répondit pas. La vieille le salua et de nouveau renouvela son offre.
Le roi, lui dit :
-« Si tu veux que j'aille me divertir chez toi, fabrique un tapis qui, de ta maison aboutisse à mon palais. Quand tu auras ainsi préparé la route, j'irai chez toi. »
La vieille rentra chez elle et trouva sa maison joliment préparée, elle vit sur une basse estrade des mets nombreux, délicieux, pour le roi.
Dame Kjong, la voyant, lui demanda
-« Mère, comment trouvez-vous ces mets choisis parmi les meilleurs ? » La vieille, après avoir exprimé sa surprise, dit ;
-« Si vous voulez que le roi vienne chez nous, il faut que vous tapissiez la rue de draps, et de velours depuis son palais jusqu'ici. S‘il y a un tapis, il viendra; s'il n`y en a pas il ne viendra pas. »
Dame kjong répondit :
-« c'est bien, le tapis qu'il désire sera mis, retournez et renouvelez votre invitation. »
La vieille partit. Alors, à mesure qu'elle s'éloignait de sa maison et s'avançait vers le palais, le tapis paraissaient derrière elle et s'étendaient de sa porte à celle du palais.
La vieille dit alors au roi :
- « Le tapis couvre maintenant la rue, O roi, je viens encore vous prier de venir chez moi."
Le roi, à ces paroles, sort de son palais, pour voir si la vieille a dit vrai. Voyant le tapis il dit à la vieille :
-« C'est bien j'irai chez vous, cet après-midi. »
La fraîcheur étant venue, le roi sortit de son palais et s'avança vers la maison de la vieille ; son cortège de mandarins, toute sa suite ordinaire l'accompagnaient. Quand le roi arriva à la porte, la vieille, le voyant, vient à lui et l'invite à monter au kiosque, préparé pour lui. Dame Kjong reste à l'intérieur de la maison, et ne se montre pas, mais surveille tout. Elle ordonne à la vieille de porter au roi les chiques de bétel toute préparées, qu'elle a rangées sur un très beau plateau. puis elle ajoute :
-« Si le roi vous demande qui a fait ses chiques, vous répondrez : ce sont mes voisines qui sont venues m'aider. »
La vieille prend le plateau et va le présenter au roi ; le roi, voyant ce plateau de chiques observe avec quel soin elles ont été faites. il dit à la vieille :
-« Qui a fait ces chiques de bétel ? »
La vieille répond :
-« Ce sont mes voisines, qui sont venues m'aider. »
Alors le roi étend la main pour prendre une chique, mais une grande émotion le saisit ; la pensée lui vient que peut-être ces chiques ont été faites par dame Kjong. Alors il fait venir les jeunes filles du voisinage afin de leur faire confectionner devant lui des chiques de bétel, car il pense qu'il n'y a pas de jeune fille au monde capable de confectionner des chiques de bétel aussi belles que celles que la vieille vient de lui offrir.
Les jeunes filles vinrent et se mirent à confectionner des chiques, mais aucune d'elles ne parvint à les faire aussi bien que celles qui étaient dans le plateau.
Alors, dame Kjong chargea la vieille de présenter au roi les gâteaux qu`elle avait préparés; le roi en voyant les gâteaux qu'on lui offrait, pensa qu’il n'y a personne au monde qui soit capable de préparer d’aussi bonnes et belles choses.
il dit à la vieille :
-« Qui les a préparés pour vous, dites-moi la vérité et répondez promptement. »
La vieille répondit :
-« Ce sont mes parents qui sont venus m'aider. »
Le roi reprit :
-« Tu mens, ces gâteaux, ces mets délicats ont été préparés par ma grande épouse, j’en suis sûr. »
A ce moment dame Kjong sort de la cuisine, le roi, dés qu’il la vit, la saisit par le bras et les larmes roulent de ses yeux. Alors, il donne l'ordre à ses gens d’envoyer chercher le palanquin de la reine et d'organiser son cortège.
Il fait monter dame Kjong et la vieille dans le palanquin, et les emmène dans son palais………. »
- Nous allons énumérer dans un tableau les transformations visibles dans toutes les variantes Indochinoises, afin de les rendre suffisamment explicites pour nous permettre de transcrire le système des cakras, selon l’interprétation initiatique du Yoga.
Mais qu’est-ce exactement que le Yoga ?
Prenons simplement les premiers versets du « Samadhi Pada » des Yoga-sutras de Patanjali :
« Le Yoga est l’arrêt des perturbations du mental.
Alors se révèle notre Centre, établi en soi-même. »
Je pense que cela se suffit à lui-même, que c’est clair pour tous « spirituel » alors, examinons Le tableau suivant:
Nous voici donc devant plusieurs séquences de morts et de renaissances successives, qui pourraient faire penser au concept du karma et des renaissances obligées du monde du Samsâra. Ce thème d’élection des textes Hindouistes que l’on retrouve prédominant dans les Jatakas Bouddhistes, pourrait avoir donné naissance à ces « transformations », mais nous allons voir qu’elles concordent plutôt avec la science
Il semble que certains repères aient été oubliés dans la plupart des légendes, qu’ils aient été perdus au fil des siècles…ou qu’ils se soient transformés ; cependant, certaines formes demeurent particulièrement claires, si l’on veut bien y regarder.
- Nous disposons de cinq phases représentées par :
1/ un oiseau chanteur,
2/ deux végétaux,
3/ un métier à tisser,
4/ un arbre à l’unique fruit et finalement… des cakras, avec la spiritualité du Yoga.
5/ le retour de la jeune fille.
- Que pouvons saisir ?
Sortir des symboles du contexte de l’histoire et s’essayer à les disséquer de manière isolée, est toujours aléatoire !
Le sens de ce développement ésotérique est donné dans l’histoire, il suffit de suivre l’enchaînement des actions, et les symboles s’éclairent par eux-mêmes.
Ainsi la jeune fille correspond à l’âme naissante en l’être ou, sur un autre plan, à l’initié éclairé sur le chemin spirituel, initié ayant pris conscience de ses affects et des désirs qui le lient au monde matériel. Cette nouvelle conscience intuitive à l’écoute de soi : l’âme, a été touchée par les forces de l’Esprit, s’est ouverte à ces forces divines ; et il lui faut à présent s’élever vers cette dimension. Autrement dit, l’éveil de la force spirituelle en soi s’est opéré dans le disciple ; sa perception nouvelle, la conscience des deux natures en l’être est établie, et cela ne peut que conforter une aspiration au monde de l’esprit, à l’éveil complet et parfait dans lequel rien ne pourra plus altérer cette vision : l’instant d’un espace intérieur pleinement réel.
Il est nécessaire lors de cette phase initiatique particulière, pour l’être en chemin vers soi ou vers le divin, de démontrer que sa conscience s’est réellement affranchie des liens de ce monde terrestre. Cette étape inaugure une série de transformations intérieures intenses.
En premier lieu, l’être doit se confronter aux liens qui le lient encore aux pouvoirs de l’Ego, ce qui correspond dans la légende, avec le retour chez la marâtre. Cet « affrontement » ne peut se faire de manière volontaire ou forcée. La seule capacité de l’âme est toute orientation vers « l’autre », vers le monde divin. Les possibilités de l’initié, ne peuvent s’exprimer de manière offensive ou brutale, ici c’est uniquement l’aspiration qui est la clé, et la réponse enclenchant le processus ne peut venir que par la force de l’Esprit.
Dans cette légende l’ascension de l’arbre est une image pleine d’enseignement…
Ainsi l’âme / héroïne montre concrètement le désir d’ascension vers le divin, en grimpant à un arbre aussi commun en Asie que l’aréquier. L’autre dimension, celle du cheminement des énergies intérieures – l’essor de la Kundalini - est parfaitement illustrée par ce symbole de l’arbre, droit comme une colonne vertébrale supportant les nadis – les cordons d’énergies qui entourent cet axe. Chaque symbole va ainsi pouvoir raconter le processus, stade par stade, en remontant les cakras, dans lesquels s’exerce la force de l’Esprit renouvelant la conscience de l’initié au fur et à mesure de son périple.
Après l’aspiration de l’âme, le processus s’enclenche et les énergies se déploient dans l’être, réinitialisant tous les centres du corps en commencant par réveiller les énergies fondamentales. La chute dans la mare montre de toute évidence le stade d’immersion dans l’inconscient ou dans le monde intérieur obscur. Dans le système des cakras, le centre inférieur est symbolisé par un triangle (Tricona), dont les trois énergies (volonté, connaissance et activité) éveillées par l’Esprit sont redirigées vers le haut ; C’est de cet endroit que l’image du serpent Kundalini se déploie. Une autre image: celle d’un lotus, une jeune pousse de lotus qui émerge de l’eau est également employée pour la même signification.
La tortue d’or (que l’on trouve en premier dans la version Cham, et qui est certainement un élément oublié des autres cultures) est un symbole d’ancienneté et de sagesse ; la qualité de l’or est synonyme d’Esprit ou de la force du divin. Ce symbole peut représenter le cakra du plexus solaire, le centre du nombril en pleine réorientation. Ce centre est très important car dix nadis, dix courants d’énergies y prennent leur ascension sur le canal médian ou Susumna, l’axe principal du corps. La sagesse est d’autant plus recommandée dans cette phase, pendant laquelle il ne faut rien forcer et laisser les forces opérer dans la plus parfaite tranquillité.
Le symbole le plus parlant ensuite est l’oiseau, le merle chanteur transposé dans le loriot par les traducteurs européens.
Le renouvellement part réellement d’un seul point en l’être : le cœur, représenté par l’oiseau chanteur, car ce centre seul permet d’ouvrir véritablement le corps aux énergies du monde spirituel, d’ouvrir à la réalité de l’autre univers (le véritable) en soi.
Le métier à tisser représente la maîtrise de son destin ou l’éveil des facultés représentées par l’union des deux manifestations d’énergies déjà citées, ou encore par la fusion en l’être du monde spirituel avec le matériel. Ce centre entre les sourcils est le lieu de plusieurs vacuités que doivent remplir l’énergie vitale, avec, au milieu le cakra Bhrumadhya.
L’arbre avec un seul et unique fruit tout en haut représente l’orifice au sommet du crâne, ou est situé la glande pinéale : le Brahmarandhra.
- Nous voici presque à la fin du voyage…
La transformation ou résurrection de l’héroïne, sortant du fruit, accueillie dans le foyer d’une vieille dame aimable, image d’une paix provoquée par une longue expérimentation du Samsâra, signifie le sentiment d’union retrouvé avec le Soi suprême, c’est à dire le sentiment de retour dans le foyer, le retour à l’Originel.
Ainsi notre héroïne nous montre la voie vers notre pure réalité.
C’est la science ésotérique descriptive du Yoga spirituel Indien qui s’exprime à travers ces versions complètes de « Cendrillon », avec trois phases distinctes et parfaitement développées.
Notre Cendrillon européenne s’unit bien au prince, symbole de l’Esprit, d’union avec le Divin, mais les légendes asiatiques décrivent totalement le processus intérieure de connaissance de soi, dans les moindres détails.
L'Aède